CONNETT Robert Steven

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Robert Steven Connett est né le 19 août 1951 à San Francisco en Californie. S’il passe son enfance dans la ville, il est pourtant fasciné par la nature et est attiré par les insectes, les reptiles et les amphibiens, ainsi que par les créatures aquatiques et océaniques.
Il dessine depuis qu’il sait tenir un crayon, ses parents ayant pris l’habitude de lui donner de vieux bouts de papier et des stylos à bille pour le faire taire et ses premiers dessins reflètent les choses qu’il aime et qu’il n’a vues qu'en images. Quelque temps plus tard il découvre les bandes dessinées, alors obsédé par Marvel et DC, il apprend à dessiner en copiant beaucoup de monstres et de super héros, pour finalement laisser son imagination donner libre cours à ses propres créatures.
A l'école, il découvre qu’il est un peu meilleur en dessin que les autres enfants, ce qui lui donne un avantage sur lequel il va pouvoir capitaliser. Le dessin à la maternelle est le début de sa carrière artistique. Très vite, le dessin devient un exutoire. En effet, les choses ne se passent pas bien ni dans sa vie, ni à l'école. Souvent déprimé et en difficulté durant son enfance, il n’arrive à s’exprimer qu’en dessinant sur du papier avec un stylo à bille, le dessin allégeant ses humeurs. Ses parents l’envoient alors chez un psychologue pour remédier à sa tristesse et à ses mauvaises notes. Celui-ci l’encourage à dessiner plus, ce qui va mettre en place chez Robert, une relation permanente avec le dessin et la création artistique.
Les moments difficiles à l'école continuent dans toutes les matières sauf en dessin et il passe d'une année à l'autre sans savoir ni épeler, ni lire. Il est toujours déprimé et en colère, agressif, maussade et se transforme en un petit voyou violent pour finir purement et simplement, par être écarté du système scolaire classique. Il est alors envoyé dans une école alternative pour enfants difficiles où il rate tous les cours, passant ses journées, inconscient, dans un nuage de fumée de dope, le tout accompagné de quelques injections d’héroïne. À 16 ans il est hospitalisé pour une hépatite sérique, du type que l’on fait circuler avec des aiguilles et abandonne sa scolarité avec un F comme moyenne, avec comme seul point positif, l’amélioration du dessin.
Lecteur lent et presque analphabète à 18 ans, ayant évité de peu la détention et la prison pour mineurs, il ne vit que pour le dessin et la peinture. Ses parents sont aisés mais refusent pourtant de payer les frais de scolarité pour son entrée dans une école d'art. Son père croit qu’il ne s’impliquera pas dans ses études et que même s’il le fait, de toute manière "artiste" n'est pas un "véritable métier". Robert décide donc de ne rien faire et travaille seulement lorsqu’il a besoin d’argent. Son père lui envoie 100$ chaque mois jusqu'à son 21ème anniversaire, puis il décide de lui couper les vivres. Peindre et dessiner voilà l'amour de sa vie et il s’y accroche chaque fois qu’il le peut, sans jamais décrocher d'emploi, ni gagner d'argent dans un travail artistique.
A 23 ans, son père lui propose un emploi dans son entreprise, il possède une société de courtage en assurances à San Francisco. À l'époque, Robert nettoie les boxes des chevaux au San Francisco Cow Palace pour un salaire minimum et s’il accepte le travail d’archiviste proposé par son père, c’est à contrecœur. Son père est rusé et contrairement à ce qu’il laisse voir, il se soucie de ce qui lui arrive. Il ne peut pas comprendre son amour de l'art, mais il veut que la vie de son fils se passe bien. Il a eu beaucoup de difficulté à grandir lui-même et il connaît l’importance de l'argent. Il continue donc à lui donner de plus en plus de responsabilités avec des augmentations de salaire progressives. Cela durant des années, le rendant accro à l'argent.
Bref, sans s’en rendre compte, Robert travaille chez son père pendant 20 ans et finalement reprend l'entreprise familiale. Toutes ces années, il a dessiné et peint la nuit, comme passe-temps, ne laissant jamais mourir son amour de l'art.
Au début des années 90, la vie de courtier ne le satisfait plus et il s’éloigne le plus loin possible de sa société pour pouvoir travailler ses peintures, mais toujours comme un passe-temps. Ses employés commencent alors à voler de l'argent à leur "patron absent". Son père est mort et au fil du temps, l'entreprise commence à perdre de la valeur. Robert se décide enfin et la vend à un prix très bas. L’entreprise fera faillite au bout de 12 mois et bien entendu… lui aussi.
En 1995 il est seul dans sa maison remplie de bougies allumées, ivre et drogué il se réveille dans une pièce en flammes et a juste le temps de sortir par la porte. De la fumée plein les poumons et la plante des pieds brûlée, il est emmené à l'hôpital. Mais la vraie douleur est la destruction totale de sa maison de plus de 20 ans. Il n’a plus rien, pas même des vêtements. Dans cette maison se trouvait une immense collection d’art, comprenant bon nombre de ses propres œuvres. Robert était un collectionneur passionné et possédait une collection très ancienne d'œuvres d’art. Tout cela avait disparu en un instant. Dévasté, anéanti, il ne créé plus rien pendant presque 10 ans, s’apitoyant sur son sort à travers la toxicomanie. Finalement, il se tire de son désespoir et recommence à peindre, réalisant pour la première fois la fragilité et la brièveté de son existence.
Robert a toujours voulu considéré ses œuvres d'art comme un loisir, même si c’était un loisir sérieux. En réalité, il a toujours rêvé de devenir un artiste à plein temps, mais n’a pas eu le courage de faire carrière. Il est désenchanté de tout ce qu’il a accompli dans sa vie jusque-là et commence à peindre tous les jours, s’imposant une discipline rigoureuse. Viennent alors les premières ventes de petites peintures sur Ebay, puis celles d’impressions qu’il réalise lui-même. Enfin avec le temps est apparu le succès. Pourtant il cherche toujours à perfectionner sa discipline de travail et continuera probablement jusqu’à son dernier jour sur Terre et s’il se met à exposer et à vendre des œuvres originales dans des galeries et des musées, le plus important, c’est que pour la première fois de sa vie, il aime ce qu’il fait pour gagner sa vie.
Robert Steven Connett déménage à Los Angeles en 2003 où il commence enfin une carrière artistique à temps plein à l'âge de 52 ans. En 2004, avec l'aide de sa femme, qu’il a épousé en 1998, il connaît un certain succès et un épanouissement personnel plus grand que jamais au cours de toutes ses années en tant que courtier d'assurances. Au début de sa carrière artistique, Robert trouvait nécessaire de peindre sa frustration et sa colère pour évacuer. C'est commun, mais il pense que c'est aussi banal. Faire de l'art pour libérer des émotions l'a aidé à surmonter les problèmes de dépendance et de dépression. L'art en tant que thérapie n'est pas rare. Cependant, il existe une différence significative entre la publication et la création. Quand il a décidé de devenir peintre à temps plein, sa vie est devenue beaucoup plus brillante et son art a évolué vers la création.
Il existe des artistes qui renoncent aux approches traditionnelles du dessin mais qui sont néanmoins obsédés par les détails, car ils expriment des visions souvent effrayantes du monde en général et de l'humanité en particulier. H. R. Giger et Chris Mars viennent à l'esprit. Leurs racines se trouvent dans les visions oniriques de Jérôme Bosch. C'est un chemin artistique difficile. La plupart de ceux qui l’essayent ne développent pas une vision unique ou un style convaincant et s’enlisent dans un cliché psychédélique. Ce type de travail est souvent motivé par des expériences directes de toxicomanie, de folie ou des deux, ce qui peut expliquer la rareté de trouver de tels artistes dotés de la discipline nécessaire pour exceller.
Robert Steven Connett est devenu l'une de ces exceptions. Ses peintures incitent vraiment à remettre en question la réalité des choses. Cauchemardesques, étrangement détaillées et richement colorées, leurs nuances futuristes décrivent des scénarios oniriques troublants, qui hanteraient sûrement le sommeil des gens pendant des nuits entières. Les oeuvres de Robert Steven Connett regorge de visions effrayantes mais imaginatives du monde en général et de l'humanité en particulier.
Si Robert ne devait choisir qu’un Maître, ce serait Mark Ryden, ou alors Chris Mars, Joe Sorren, Dan Quintana, Victor Safonkin ou Patrick Woodroff. Des peintres qui possèdent de grandes compétences techniques et utilisent ces compétences pour créer des tableaux de Maîtres!
Robert Steven Connett vit aujourd’hui dans une petite maison située sur les collines de LA, dans une zone boisée au bout d’un chemin de terre. Il n’a pas de voisins proches et est entouré d’arbres si hauts et épais qu’il imagine être dans un parc national. Un sanctuaire qu’il abandonne rarement. Un endroit magnifique et inspirant où il fait bon vivre.