FOSS Chris

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Chris Foss est né en 1946 à Guernesey, dans les îles anglo-normandes. Ses deux parents sont enseignants et travaillent sur le continent britannique. Pendant la période scolaire la famille Foss vit dans le Devon, retournant sur l'île pendant les vacances scolaires. Dès son enfance, il prend plaisir à explorer les mines désaffectées et les voies ferrées vieillissantes qui émaillent sa région. Les lignes de chemin de fer le fascinent et très tôt il se met à construire des maquettes, les faisant courir tout autour de sa chambre ou à travers le jardin. A 10 ans, il apprend par lui-même la soudure et construit des objets à partir de vieilles boîtes de conserves ou tout autre matériau à portée de sa main. Un professeur de dessin encourage ses capacités précoces et Foss se met à faire des esquisses de son environnement tout en construisant des maquettes de chemin de fer. Le même professeur le persuade alors de décrocher une bourse pour poursuivre ses études et il l'obtient, mais il passe le plus clair de son temps à déjouer le règlement pour quitter l'école et aller faire le croquis des arsenaux de Poole, tout près.
A la même époque, il s'intéresse de plus en plus aux voitures. C'est une telle passion, qu'il va jusqu'à retaper des épaves qu'il transforme et repeint, créant ainsi une nouvelle voiture en état de marche à partir des carcasses qu'il a récupérées. En même temps, il se captive pour les arts, ce qui l'incite fermement à mettre ses idées sur papier. Ces deux centres d'intérêt conjugués semblent avoir marqué sa vie à partir de ce moment-là, une fascination envers les machines et le désir de les illustrer.
Son oeuvre a également été largement influencée par les vestiges de l'occupation allemande qu'il a pu voir pendant les longs mois qu'il passe à Guernesey, dans de la famille. Foss veut être un artiste, mais ses parents ne sont pas d'accord, aussi s’inscrit-il à l'université de Cambridge avec une bourse d'études en architecture. Mais les études d'architecture sont trop lentes pour lui, il veut réaliser ses projets et non pas en discuter. Il quitte donc l’université, avant le début des examens et cherche du travail.
Ses contacts précédents à Guernesey lui permettent d’assurer une bande dessinée hebdomadaire pour l’Evening Press. Il réussit aussi à vendre une autre bande dessinée de 6 pages au magazine Penthouse, ainsi que des dessins pour Autocar. Mais cela ne suffit pas à faire vivre un étudiant en cavale, aussi Foss doit-il travailler chez un sculpteur-architecte. Ce n'est pas ce qu'il voulait, mais cela lui assure un revenu et lui laisse le temps de développer son style. Il dessine des assemblages de pièces moulées, trace des plans d'urbanisme et conçoit même le revêtement des portes de la cathédrale de Liverpool, en fibre de verre couleur bronze…..
En 1968, Chris Foss subit deux influences séminales, celle de sa femme, Pat et celle de son aérographe. Il deviendra par la suite un homme comblé avec une petite fille appelée Imogène. Les années 1968 à 1970 sont difficiles pour lui. Il quitte le sculpteur-architecte et gagne sa vie en conduisant des voitures de location, entre ses longues séances consacrées à la peinture. Bob Guccione de Penthouse l'a beaucoup aidé en l'engageant à 15 livres par semaine pour illustrer un livre du type Barbarella. En effet ses dessins ne répondaient pas aux critères commerciaux de l'époque, mais il l'a aidé à tenir le coup en attendant le succès.
Après l'été 1969, qu'il passe à Guernesey à faire le taxi, il revient en Angleterre. A partir de ce moment là, sa carrière suit une courbe ascendante. Un dessin pour la couverture d'un livre de l'éditeur Constable lui sert d'introduction auprès d'une agence artistique et même s’il a appris à peindre par lui-même, il s'est forgé un style qui séduit, ce qui lui va lui permettre de ne plus jamais se retrouver sans emploi, même si, comme il l'admet lui-même, il continue à apprendre.
Au début, il fait surtout des couvertures de livres et d'autres petits travaux dignes d'un artiste débutant, toutes sortes de choses, y compris des dessins illustrant d'atroces catastrophes. Son intérêt pour les machines et son imagination commencent à orienter sa carrière. A partir de 1972 la SF occupe le plus gros de son temps. Son art se développe et les véhicules qu'il dessine attirent l'attention des éditeurs artistiques. Entre 1973 et 1974, les couvertures qu'il fait pour la SF éclipsent tout le reste et établissent Foss comme l'un des meilleurs artistes du genre.
Le caractère particulier de son oeuvre futuriste était évident, niais, insolite. Des cités fonctionnelles et sévères étaient juxtaposées avec des perspectives nuageuses et galactiques. Ses engins étaient asymétriques et immenses. Ils n'avaient rien à voir avec ces fusées au nez effilé, ces vaisseaux spatiaux aux formes nettes et rectilignes qui ornent habituellement les couvertures de livres de science fiction. Une autre innovation importante de Foss venait de son jeu de couleurs, des noirs, des rouges, des bleus et des jaunes transforment ses aéronefs- en des navires luisants, diamants néfastes du danger.
En l'espace de 6 courtes années, Chris Foss est devenu une célébrité. Il est un des illustrateurs de science fiction les plus recherchés dans l'édition. Pouquoi? Quand il peint un char d'assaut, c'est vraiment un char qui surgit de la poussière et de chaque ligne de sa structure se dégage une menace. Quand il peint un navire, il se dresse sur une mer démontée, coque insolente jetant un défi aux éléments. Ses avions se détachent sur un ciel que Turner aurait été fier de peindre. Ses navires spatiaux nous persuadent de leur existence.
Ce sont maintenant les auteurs de SF comme Isaac Asimov, James Blish ou encore Philip K Dick qui demandent à Foss d'illustrer leurs livres, qu’il s’agisse de la trilogie Foundation ou la série EE 'Doc' Smith. Sa production abondante lui a rapporté beaucoup d'argent, qu'il apprécie et qu'il considère aussi nécessaire que l'air pour chacun, mais surtout pour un créateur. Ses illustrations pour The Joy of Sex et More Joy of Sex ont confirmé son talent pour le dessin au trait. Maintenant c'est l'industrie cinématographique qui l'intéresse le plus. Il a aujourd'hui la bonne fortune d'être recherché pour les films comme il l'était auparavant pour les couvertures de livres.
C'est en 1975 qu'il fait une grande percée quand Alejandro Jodorowsky, le génial metteur en scène, voit ses couvertures. Il était en train de faire un film de Dune, le classique de SF de Frank Herbert et il lui fallait un artiste pour concevoir la vaste panoplie de l'Empire Padishah et de ses adversaires nés du sable. Ce sera Chris Foss. A l'automne 1975, Foss vient donc à Paris, malheureusement, Dune ne sera jamais tourné et il fait ses bagages pour rentrer en Angleterre où il reprend ses dessins de couvertures de livres. Mais, le bouche à oreille du cinéma fonctionne et de nombreux films lui sont proposés comme Dan Dare ou Flash Gordon. Il conçoit la planète Krypton pour le film Superman et en mai 1977, la 20th Century Fox le contacte pour lui demander de travailler sur le film Alien. Il quitte alors le Royaume Uni en juin et passe près de 4 mois à Los Angeles pour ce fabuleux projet. De retour en Angleterre, il continuera à élaborer des couvertures de livres. Il travaillera ensuite sur les trois autres films de la saga Alien et encore et toujours sur les dessins destinés à la trilogie Foundation.
Deux livres retracent la prodigieuse carrière de Chris Foss. Twenty-first Century, en 1978 chez AMP/Dragon’s Dream, Diary of a Spaceperson en 1990 chez Dragon's World Ltd et Hardware The Definitive SF Works of Chris Foss en 2011.
Chris continue aujourd’hui à expérimenter de nouvelles techniques et de nouveaux mediums, dans son studio de Guernesey.

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