JASNIKOWSKI Jaroslaw

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Jaroslaw Jasnikowski est né à Legnica, en Pologne, le 3 juillet 1976. Dès son plus jeune âge, il aime peindre et dessiner, il trouve cela facile et agréable. Etonnamment, le premier rêve dont il se souvient consciemment date de ses 3 ans, un rêve prémonitoire. Il y avait un personnage portant un manteau et un chapeau haut de forme, personnage qu’il incorporera par la suite comme guide dans ses peintures. Il n’a que 6 ou 7 ans lorsque ses parents achètent un merveilleux album de peintures dans une galerie d’art. Le jeune Jaroslaw va le feuilleter des centaines de fois, envoûté par les œuvres qu’il découvre, créées par les Grands Maîtres du Moyen Âge à l'époque moderne. C’est à la même période qu’il achète sa première bande dessinée. Les livres et les bandes dessinées seront toujours très importants pour lui et c'est à partir d'eux que son imagination a évolué.
En 1986 ses parents lui offrent son premier coffret de peinture à l'huile. Deux ans plus tard, il fait sa première tentative sur toile et échoue. Ni lui, ni ses parents n'ont la moindre idée de la façon de procéder et, découragé, il abandonne l'huile jusqu'à l'été 1991 où il réalise son premier paysage à Krotoszyce, dans la cour de la maison de ses grands-parents. L’année précédente, c’est avec son propre argent qu’il avait acheté un livre sur l’art de la science-fiction et c’est fort logiquement que toutes les œuvres qu’il y découvre, ainsi que ses lectures de bandes dessinées, l’incitent à développer ses talents de peintre dans le genre de la science-fiction. Donc en décembre 1991, après le paysage de l’été, il peint sa première peinture à l'huile de science-fiction.
L'année 1991 s'avère donc extrêmement importante, en particulier les vacances d'été entre l'école primaire et l'école secondaire. C'est à cette époque qu'il commence à dessiner des œuvres plus complexes et à peindre ses premières toiles. Il admet lui-même que c'est le moment où la peinture est devenue quelque chose de sérieux pour lui, même si au début, il ne s'attendait pas à poursuivre une carrière de peintre. D’ailleurs, après avoir passé ses examens, il entre dans une école technique de l'industrie alimentaire. Il va y rester trois ans, jusqu'à l'obtention de son diplôme de fin d'études secondaires. C’est également là que va avoir lieu sa première exposition en 1993, dans son école technique. Il y avait des vitrines sur les murs à côté de chacune des salles de classe où les étudiants pouvaient montrer leurs œuvres littéraires, leurs poèmes et d'autres documents. Jaroslaw va réussir à convaincre ses professeurs de lui permettre d'utiliser toutes les vitrines pendant un mois pour présenter ses peintures.
Sa véritable passion, qui n'est alors qu'un hobby, s’est développée dès 1992 dans la section des arts visuels du Centre culturel municipal "Harcerz" de Legnica, où les cours sont dispensés par Miroslawa Lickiewicz. Les cours portent sur la peinture, le dessin, le graphisme, la ferronnerie d'art et la poterie. Miroslawa Lickiewicz, son institutrice à l'école primaire et son professeur d'arts plastiques, lui a permis d’acquérir les connaissances de base et les compétences pratiques. C'est également elle qui lui a inculqué la passion de la création et a éveillé sa sensibilité artistique et c’est aussi elle, qui lui permet d’organiser en 1995 sa première véritable exposition individuelle avec vernissage, au Centre culturel municipal "Harcerz" de Legnica, intitulée "L'héritage de la quatrième dimension".
Pourtant c'est à cette époque de sa vie que les pinceaux et les chevalets vont en quelque sorte passés au second plan. Jaroslaw essaye de gagner sa vie en se lançant dans toutes sortes d'activités et comme tout jeune garçon, il rêve de nombreux métiers différents pour sa vie d'adulte. Il veut être chauffeur de camion ou de bétonnière, voire de charrette à poussière et les grands véhicules le fascinent, on le verra bien plus tard dans ses peintures, pleines de machines fantaisistes et alambiquées.
Il décide de voir s'il peut réussir dans le commerce, car il pense que ce serait un moyen de gagner décemment sa vie et qu’il pourrait faire de l'art son passe-temps. A 20 ans, il possède déjà une entreprise et emploit 6 autres personnes. Malheureusement, il fait faillite et essaye, durant les trois années suivantes, de reconstituer ses fonds. Le jeune artiste a 21 ans et est déjà ruiné. Le salaire mensuel moyen de l'époque est de 600-800 zlotys et il est dans le rouge à hauteur de 20.000 zlotys et il a un officier de justice sur le dos, qui ne peut rien lui prendre puisqu’il n'a absolument rien. Jaroslaw cherche désespérément un sens à sa vie, un nouveau mode de vie.
C’est une exposition des œuvres de Wojtek Siudmak au Musée du cuivre de Legnica en mars 1998, qui va pousser Jaroslaw Jasnikowski à se lancer dans la peinture professionnelle. Siudmak et son monde magique dans lequel il va se noyer. Un monde magique et un vrai artiste qui avait réussi grâce à son travail. C'était une impulsion incroyablement forte. Il s’est alors élevé mentalement ayant enfin trouvé le but le plus important de sa vie. Le jeune créateur, a compris qu'il s'agissait d'un homme qui lui ressemblait beaucoup et qu'il pouvait lui aussi réussir dans le monde de l'art, à condition de payer le prix du dévouement, du temps et, surtout, de la persévérance.
À la suite de l'exposition et grâce à des conversations personnelles avec Siudmak, Jaroslaw oriente son style de peinture vers le surréalisme et le réalisme magique et s'inscrit à l'école des arts visuels de Glogôw. Il tentera, vainement, de rentrer plusieurs années de suite à l'Académie des Beaux-Arts de Wroclaw. Un de ses professeurs à Glogôw est Telemach Pilitsidis. C'est un grand artiste, peintre, poète, écrivain et philosophe et, en même temps, un homme extraordinairement doux et modeste, qui va inculquer à son élève une merveilleuse sensibilité à la couleur.
Il sort diplomé de Glogôw en 2001, l’année de son deuxième échec financier et par la-même, le dernier. Il renonce définitivement à son premier objectif commercial et prend l'une des décisions les plus importantes de sa vie, il va subvenir à ses besoins quotidiens uniquement par l'art.
C’est dans une ancienne buanderie qu’il loue dans la cave de l'immeuble où il vit avec ses parents, qu’il décide d’installer son premier studio. En effet, toutes ces circonstances et ses échecs commerciaux ont fait de l'art le point de référence le plus important dans la vie de Jaroslaw Jasnikowski, à tel point qu’il va jusqu’à enseigner les arts visuels à temps partiel au Centre culturel municipal de Krotoszyce, où vivent ses grands-parents.
Le premier tableau que Jaroslaw Jasnikowski a vendu en 1992, n’a pas une grande signification pour lui. L'artiste lui-même l'appelle un "coucher de soleil de mauvais goût". Soleil jaune, ciel rouge, taches noires et un minuscule bateau noir au loin. Pour cette peinture, Jaroslaw Jasnikowski a été payé... 10 zlotys. Dix ans plus tard, en 2002, l'artiste décide de se débarrasser de ses tableaux sur internet. Il commence à les vendre sur un portail de vente aux enchères durant trois mois sans que personne n'essaie de les acheter, quand soudain quelqu'un achète trois tableaux pour une somme forfaitaire de 2.000 zlotys. C'est le moment de la reconnaissance. Ce montant pour une de ses œuvres, est devenu un tarif standard et il a alors pu quitter son emploi d’enseignant à Krotoszyce, où on lui donnait un salaire mensuel de 250 zlotys pour un quart temps. L'argent qu'il gagne avec ses peintures lui permet de louer un appartement et de déménager à Wroclaw. Aujourd'hui, les œuvres de Jaroslaw Janikowski se vendent entre 20.000 et 30.000 zlotys. L'artiste confie qu'il entretient une relation très personnelle et intime avec toutes ses peintures, indépendamment de leur prix. Il laisse une part de lui-même dans chacune d'elles.
Aujourd'hui, Jaroslaw Janikowski a participé à des dizaines d'expositions collectives et individuelles. Ses peintures sont exposées en permanence dans de nombreuses galeries et font partie de collections privées dans le monde entier.
Les œuvres de Jaroslaw JaSnikowski sont une histoire visuelle du monde alternatif. L'artiste lui-même ne pense pas qu'il s'agisse d'une sorte de création alambiquée. Le monde a évolué dans son esprit pendant longtemps avant que la première peinture ne soit achevée. Jaroslaw Jasnikowski a toujours vécu dans deux mondes, le monde réel et celui de sa puissante imagination. Même si les "Mondes" actuellement représentés dans sa peinture se sont formés pendant de nombreuses années, ils sont le résultat de tous les "Mondes" dans lesquels Jasnikowski a vécu depuis son enfance. L'enfance est la source des impulsions, des événements et des rêves qui ont créé les "Mondes primitifs".
L'artiste ne ressent pas le besoin d'expérimenter sa technique. Son travail est centré sur l'image, la vision. Ce sont les visions qui sont animées par le coup de pinceau et elles évoluent dans une certaine mesure. Les compétences du peintre changent également et sont en constante formation. Jaroslaw Jasnikowski en est conscient et a une idée claire, une destination vers laquelle il veut se diriger sur son chemin artistique.
Jaroslaw Jasnikowski souscrit au principe formulé par Robert Kiyosaki, "Si vous voulez avoir des choses que les autres n'ont pas, vous devez commencer par faire des choses que les autres ne font pas" et a essayé toute sa vie de faire quelque chose d'original et de spécial. L'artiste est pleinement conscient de ses compétences, mais il garde une distance saine vis-à-vis de lui-même et de son travail. Il ne veut pas être considéré comme un bouffon ou un égocentrique. Évidemment, les nouvelles relations commencent par beaucoup d'éloges sur ses œuvres mais ensuite, les relations deviennent vite normales. En même temps, Jaroslaw Jasnikowski est très confiant dans son domaine, c'est pourquoi il n'a pas besoin de "gadgets" extravagants ou d'idiosyncrasies. Il estime que dans le monde moderne, seuls les artistes médiocres à l'ego faible ont besoin de s'entourer d'un drame social, juste pour être remarqués. Jaroslaw n'a pas besoin de tout cela et s'en éloigne.
Il se fait appeler le chercheur des mondes alternatifs, dont il a créé l’histoire et aime inviter le spectateur dans un monde où l'imagination est la plus importante, un monde dans lequel il aime juxtaposer les contraires. Le monde illimité de l'imagination a donc toujours été pour Jaroslaw la plus grande inspiration. Dans sa peinture, le surréalisme se combine avec la fantasy, des éléments du gothique et du steampunk apparaissent.
Il raconte l'histoire d'un monde divisé en millions d'îles flottantes, où le plus grand sentiment des personnes vivant dans ce monde est le besoin de voyager. Pour les besoins de son monde, l'artiste crée d'énormes machines surréalistes, qui par leur monumentalité interpellent le monde et sont en même temps l'expression de la fierté de leurs concepteurs.
Les rêves d'enfants sont encore vivants en lui et c'est pourquoi de fabuleux avions, d'énormes locomotives à vapeur, des ballons et des dirigeables apparaissent souvent dans ses tableaux. Parfois ses peintures prennent le caractère d'une apocalypse et il enfreint souvent les lois de la physique en se moquant de la gravité ou en changeant les propriétés du temps et de la matière. Il montre un homme petit et fragile, comme un roseau dans le vent, cependant l'homme dans ses tableaux sait toujours s'adapter à la nouvelle réalité. Dans son travail, il cherche aussi volontiers des sources d’inspiration plus profondes liées à l'histoire, à la philosophie ou encore à la théologie. Il cherche une réponse à la question, quel est le chemin de l'homme ? Son but sera-t-il l'apocalypse et l'autodestruction ? Ou peut-être le triomphe de l'esprit humain ? Il méprise le postmodernisme moderne, rejette l'anarchie et le kitsch abstrait. Cependant, il apprécie l'art des anciens maîtres et les principes sur lesquels ils ont fondé la beauté et l'harmonie.
Un sujet important abordé par Jasnikowski dans ses peintures est aussi le temps et le passage, en tant que facteur inscrit dans le monde qu'il a créé. Cependant, le temps dans ses peintures prend diverses valeurs et propriétés. Il n'est pas entièrement linéaire, pas entièrement mesurable et prend souvent des caractéristiques matérielles. Jaroslaw Jasnikowski, qui s'intéresse également à la physique et à l'astronomie, se permet de manipuler librement les lois de la science, la créant comme de toutes pièces.
Jaroslaw lui-même dit souvent qu'il est un peintre de contes, mais il ne se considère pas comme le créateur du monde que l'on peut voir sur ses toiles. L'artiste dit qu'il n'est qu'un observateur et un chroniqueur et ses peintures sont des fenêtres à travers lesquelles le spectateur peut regarder dans un autre monde, encore et toujours le monde alternatif. Il pense qu'il peut y avoir un nombre infini de mondes de ce type et la recherche de celui-ci, en particulier, est sa plus grande passion.
Jaroslaw Jasnikowski est un artiste très populaire et respecté en Pologne, considéré comme le plus célèbre créateur d’art steampunk polonais en peinture. A ce sujet, il n’hésite pas à dire avec beaucoup d’humilité, que si vous êtes un fan de films de science-fiction et de bandes dessinées depuis votre enfance et si en même temps, vous êtes fasciné par les vieilles machines à vapeur, les dirigeables, les avions et les romans de Jules Verne, alors la synthèse de ces éléments vous mènera sûrement dans la direction du Steampunk. Il admet également n’avoir appris l'existence de ce genre et de son nom que récemment, avouant que pendant de nombreuses années il n'a pas eu conscience que sa création avait une définition aussi précise.
Il a donc créé un style très reconnaissable et ses peintures se caractérisent par une excellente technique de peinture, un grand souci du détail, une bonne combinaison de couleurs et une bonne composition. Pour Jaroslaw, si on ne peut pas peindre un bon tableau sans un arrangement approprié des couleurs, les œuvres hyperréalistes nécessitent également une bonne formation en dessin, ainsi que la connaissance de l'anatomie, de la perspective, de la géométrie et du théorème de Thalès. Pour lui, une peinture, c'est comme pour la création d'un univers, la partie la plus importante est le court moment du début, qui détermine le sens de tout, le moment de la vision inattendue, une époque Planck en quelque sorte. Ensuite, il faut enchaîner avec les dessins conceptuels, le choix de la taille et les esquisses sur la toile. La partie importante suivante est la visualisation détaillée du tableau, et enfin, quand l’artiste a tout vu, c'est le moment où l'art se termine et où il ne reste que le métier, avec son pinceau et sa peinture.
En 2019, l'artiste remporte le Grand Prix du prestigieux salon d'art SAFADORE et devient le premier artiste polonais à obtenir cette récompense.
Un artbook tout simplement intitulé "Jarosław Jaśnikowski" est sorti en 2013 chez Lux Artis.
Après avoir acheté une vieille maison allemande à Pasiecznik en 2007, Jaroslaw et son épouse Kasia sont revenus à nouveau à Legnica courant 2013. Ils y vivent et y travaillent encore aujourd’hui.