BOULLOCHE Agnès

Partager :

Liens :
Née à Paris en 1951, Agnès Boulloche passera sa petite enfance à Rabat, au Maroc. De retour à Paris dans les années soixante, elle fréquente l’École des Arts Décoratifs et s’exprimera sur les murs parisiens en 1968. Boulimique de créations, elle se lance alors à la fois dans la sérigraphie, la sculpture et la peinture. Avant de pouvoir se permettre de vivre de sa peinture, elle a pour ainsi dire fait tous les métiers, sauf un… le soit disant plus vieux métier du monde ! Son tout premier fut de vendre à la criée "France Soir Paris Presse", ensuite elle sera ouvrière à la chaîne chez Jeager, avant bien d’autres métiers en rapport avec les arts en France comme à l’étranger (New York, San Francisco, etc...).
Agnès Boulloche a toujours eu ce goût pour l’évasion et la liberté. Déjà enfant elle s’échappait, empruntant les chemins de traverse afin de retrouver ses amis intimes, tout un peuple de bêtes fabuleuses, de chimères et autres génies. Sa main gauche s’est prêtée habilement à ses rêveries, en traçant l’itinéraire de son évasion elle lui a permis d’évoluer dans cette magnifique dimension qu’est la peinture. Dans celle-ci, l’artiste nous invite à de fabuleux voyages. Après avoir planté le décor, au mépris de la génétique, elle le peuple de créatures fréquemment mi-homme mi-bête. De même, dans sa sculpture, la thématique reste identique à celle de sa peinture car elle ne voit pas tant de différences entre les êtres humains et les animaux, elle y voit même au contraire beaucoup d’interférences. Elle se considère aujourd’hui comme une artiste peintre sculptrice du réalisme fantastique.
Agnès Boulloche peint à l’huile sur des panneaux de bois en utilisant la technique ancienne des glacis qui consiste à superposer de fines couches transparentes de couleurs, ce qui permet d’allier la finesse du dessin à la luminosité des tonalités. Quant à créer ses pigments, médiums et vernis, elle utilise de multiples recettes d’alchimie.
Sa première exposition personnelle s’est tenue en 1975 et elle a depuis exposé dans les galeries les plus prestigieuses en Europe, en Afrique, aux Etats-Unis et en Asie, ainsi que dans les grands salons artistiques. Ses oeuvres figurent, quant à elles, dans de nombreuses collections particulières en France comme à l’étranger ainsi que dans les musées nationaux.
Agnès est une revenante qui rêve les yeux grands ouverts. Comment la suivre dans cette ronde endiablée peuplée de mystères ? Bien sûr ce n'est pas si simple mais si vous prenez la précaution de vous faire accompagner par un de ces chiens à chapeau rigolo, un de ceux qui n'ont pas leur pareil pour dénicher le fantastique et le merveilleux, alors là, vous avez une chance de pénétrer avec elle dans un univers de Dames-Licornes, de Grands-Ducs enturbannés, de Ménines aux collerettes dentelées, de mérous à roulettes et autres étrangetés.
Imprégnée par le goût des légendes, des djinns, de l’insolite, de l’étrange et des voyages, Agnès avait adopté vers le milieu des années 90 l’île de Ré et Loix en particulier. L’artiste s’est éteinte le dimanche 7 avril 2019, des suites d’un cancer.