VACHER Christophe

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Depuis sa petite enfance, Christophe Vacher a toujours été fasciné par les dessins animés qui passaient à la télé chez lui, à Issoire en France, où il a grandi. Il s'entraîne à dessiner avant même de savoir écrire. Il veut faire de la BD et, petit à petit, cette envie se transforme et il s’intéresse alors à la peinture. A 18, alors que le câble démarre et que ses amis s’éclatent sur des Playstations, entre deux livres de philosophie qu'ils doivent lire pour leur Bac, lui préfère analyser le dernier film d’animation japonais et les productions américaines qui passent sur Disney Channel. A ce moment-là, à 19 ans, il veut faire des couvertures de livres et se retrouve à organiser une exposition sur l'histoire de la BD avec le regretté René Sol, pour le premier Festival de l'Imaginaire de Clermont-Ferrand en novembre 1988. C'est à cette occasion qu’il rencontre Philippe Caza qui allait, un peu plus tard en 1990, lui proposer de travailler avec lui. Proposition qu’il se verra finalement obligé de refuser, dû à son travail dans l'animation et plus tard, son départ vers les USA.
Il est loin de se douter que quelques années plus tard, il travaillera dans les studios californiens de Walt Disney pour donner de la magie aux jeunes téléspectateurs, de Dinosaur à Fantasia 2000, en passant par Le Bossu de Notre-Dame et Tarzan.
Internet n'existe pas à l’époque et Christophe ignore comment commencer une carrière artistique dans l'animation, la BD ou l'illustration. La seule chose dont il est certain, c’est qu’il veut travailler dans un de ces domaines. Après son Bac, Christophe Vacher va, comme beaucoup de ses amis, à Clermont-Ferrand et rentre aux Beaux Arts. Il n’y reste qu’un an, réalisant qu’il n'y apprendra pas grand chose d'un point de vue purement classique (merci l'Art Moderne !).
Un peu perdu, il entre à l'université d'Histoire de l'Art de Clermont-Ferrand. Deux années qui lui seront très utiles, car il y apprend beaucoup, particulièrement dans les domaines de l'architecture Antique et Médiévale, la Mythologie et l'Histoire. S’il n'y apprend pas vraiment la technique artistique, ce qu’on lui enseigne lui a beaucoup servi, plus tard, pour ses recherches artistiques personnelles. En effet, il y a découvert des expériences différentes, qui lui ouvriront l’esprit à une nouvelle dimension dans ses dessins.
Il réalise ses premières illustrations pour des fanzines et magasins locaux. A cette époque, étudiant à Clermont-Ferrand il travaille également comme responsable des activités artistiques du Centre Régional des Oeuvres Universitaires et Scolaires. Puis, il fait quelques dessins publicitaires pour des boîtes locales et travaille même quelques mois pour une compagnie d'architectes bâtisseurs. C'est aussi à ce moment qu’il réalise l'affiche du Festival International de l'Imaginaire de Clermont-Ferrand.
Alors, en 1989, Christophe monte à Paris son portfolio sous le bras et travaille dans plusieurs studios d'animation en tant que designer de personnages, puis dessinateur de layouts, décorateur et enfin chef décorateur. Tout commence réellement lorsqu’il se retrouve engagé par la société IDDH, celle qui avait distribué Goldorak et Albator et coproduit à cette époque les Tortues Ninja. Là il a toute liberté et travaille comme il le souhaite sur des projets aussi divers que Prince Valiant, Bucky O'Hare, Le petit Vampire, Conan l'Aventurier, Back to the future,etc...
Aussi se permet-il de dire Non à une proposition des studios Disney. Mais le destin va en décider autrement et les compétences graphiques du jeune français poussent Disney à revenir six mois plus tard, mais cette fois avec une offre impossible à refuser. Il ne sait pas, en entrant aux studios d'animation Walt Disney à Montreuil en 1993, que la petite société qu'il quitte ne résistera pas à la concurrence et qu’elle disparaitra quelques mois plus tard……
Il est engagé comme décorateur et quelques mois plus tard, est finalement promu chef décorateur sur le film Dingo et Max. Puis le studio Disney de Montreuil où il travaille est repris par la section Feature Animation de Disney qui est à cette époque en train de réaliser Le Roi Lion. Disney Feature Animation remodélise complètement les studios, investit énormément d'argent, augmente les salaires et compléte la formation des artistes. Dans le même temps, ils envoient leurs propres superviseurs en France. Ils apportent beaucoup à Christophe, qui « refait ses premières armes » sur le court-métrage Runaway Brain, puis sur Le Bossu de Notre-Dame. A ce moment-là, l'animation marche tellement bien aux USA après Le Roi Lion, que tous les gros studios ouvrent des départements pour faire des longs métrages animés. Les artistes commencent alors à s'acheter à prix d'or.
Et avec le début de cette aventure professionnelle incroyable qui ressemble à un conte de fées, lui revient à l’esprit toujours la même question, qu’est ce qui a fait la différence avec les milliers d'artistes doués ? La différence ? Peut-être être juste au bon endroit au bon moment. Cette chance, vous la saisissez ou vous ne le faites pas. Mais si vous ne le faites pas, elle ne se représentera pas.
Aussi, Christophe retourne voir Disney qui, en définitif, lui a fait la meilleure proposition. Il reste donc avec la société, mais demande à partir aux Etats-Unis. Là-bas, à 29 ans, il commence à travailler en développement visuel (conception artistique) sur Dinosaur, puis en décors et conception artistique sur des films comme Hercules, Fantasia 2000, Tarzan et La Planète au trésor.
C’est donc en 1996, qu’il pose ses valises en Californie dans les studios Burbank du créateur de Mickey, Christophe Vacher entre dans une nouvelle dimension et explore les multiples options offertes par des longs métrages à gros budget et avec eux, stress et pression. Il découvre également que lorsque l’on passe de l'autre côté du miroir, une partie du rêve et de la magie disparaît. En effet, à ce niveau, c’est chacun pour soi et il craint que de rester là, va lui faire perdre rapidement la vraie passion qu’il a pour l'animation.
Aussi, entreprend-il de montrer ses oeuvres dans diverses expositions et salons. En 1997, à la suite de la gigantesque Artexpo de Los Angeles à laquelle il participe, ses travaux sont acceptés au sein de la galerie Morpheus. Ensuite, ses thèmes évoluant, il s'est tourné vers quelque chose de plus romantique, de moins sombre, mais tout en restant dans un cadre fantastique, il expose dans d'autres galeries (Carla à San Francisco et Kaleidoscope Gallery à Mission Viejo et Laguna Beach).
Neuf ans après être entré dans la société, Christophe Vacher quitte Disney pour travailler comme artiste freelance. Il travaille alors pour Harper Collins, Wizards of the Coast et les jeux vidéo Data Becker. Mais il retourne parfois à l'animation comme lorsqu’il accepte de rejoindre la société de Steven Spielberg "Dreamworks" pour travailler sur Gang de requins, un long métrage d'animation 3D dans la suite de leur succès précédent Shrek.
Pour le jeune artiste français que beaucoup envient, un seul mot d’ordre, persévérance. Le talent est important, mais il n’y a pas que ça, vous devez travailler constamment.
Christophe Vacher peint à l'huile et à l’acrylique. Son travail personnel est plutôt orienté fantasy et traite souvent d'objets monumentaux, de forteresses, de murs ou de morceaux de falaise ou de roche, flottant au mépris de la gravité, beaucoup dans la lignée du Château des Pyrénées de Magritte, mais à une échelle plus dramatique. Il favorise aussi des paysages spectaculaires à grande échelle, des ciels nuageux fantastiques et des figures d'anges gracieux.
Le style de Christophe Vacher a des influences multiples, allant des vieilles écoles de peinture comme celles d’Hudson River, des Réalistes Americains, des Grands Illustrateurs Americains, des Romantiques et des Symbolistes Européens pour leur paysages grandioses et théâtraux, aux artistes plus contemporains comme Sandorfi, Beksinski, Ugarte et Les Visionnaires de France, Moebius ou Druillet.
En 2004, il devient Directeur artistique, d'abord pour Studio Arts à Los Angeles, ensuite pour Enchanted de chez Walt Disney et finalement pour le long métrage d’images de synthèse 9, produit par Tim Burton et dirigé par Shane Acker. Le travail de Christophe Vacher a été présenté dans l’anthologie annuelle de l’art contemporain fantastique Spectrum depuis la version 8 et a même été choisi comme couverture de Spectrum 10 en 2003. L'artiste a sorti son premier artbook Shadows and Dreams en 2013 chez Iron Anvil.
Il partage maintenant son temps entre l'illustration et l'instruction des arts martiaux et du fitness, il vit à Toluca Lake, en Californie et voyage fréquemment dans le monde entier.

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