SOREL Guillaume

Partager :

Liens :
Guillaume Sorel est né à Cherbourg le 25 mars 1966. Son grand frère lui fait découvrir la bande dessinée avec Comès et Pratt, mais c’est Jonathan de Cosey qui inspire ses débuts en dessin. Il passe un BEP génie civil, avant de rejoindre en 1983 l'École des Arts Appliqués de Lyon, puis en 1985 l'École Supérieure des Beaux Arts de Paris durant 5 ans. S’il est amateur de littérature fantastique européenne du 19ème et du début 20ème siècle, en particulier belge, anglaise et allemande, son parcours lui permet d'envisager l'art graphique sous toutes ses formes.
Dès 1987, il commence à publier ses premières illustrations professionnelles dans les magazines Scales et Casus Belli, illustre des jeux de rôles pour Oriflam (Stormbringer, Hawkmoon et RuneQuest) et Descartes et collabore aux trois numéros du fanzine Karpath. C’est par le biais de Descartes et plus précisément des dix ans de Casus Belli, qu’il rencontre Thomas Mosdi, rencontre qui aboutira au premier album chez Vents d'Ouest, L'île des morts en 1991. Quatre tomes suivront rapidement, affirmant un style d'une maturité et d'une personnalité hors du commun. Couleur directe magnifique, jouant sur le contraste et la torture des couleurs, il révèle une grande admiration pour l'univers gothique sombre et glauque, les thèmes angoissants et pénétrants.
Quelques années plus tard en 1995, Guillaume Sorel rencontre le scénariste Mathieu Gallié au festival de Bruxelles, alors qu'ils étaient nommés tous les deux pour un prix. Ils réalisent ensemble le Fils du Grimacier. Puis en 1996, l’artiste travaille avec un ancien de Casus Belli, l'auteur des Chroniques de la lune Noire, Froideval. Ensemble ils débutent Mens Magna chez Soleil, une fiction Napoléonienne et si les deux hommes se lient d'amitié, leur collaboration s'arrête après 3 tomes. En 2000, Guillaume Sorel signe Mother chez Casterman, son premier album solo. Une guerre psychologique totale entre une mère et un fils, tous deux aux portes de la folie. Le "style Sorel" vient de naître. Et ce n'est que l'amorce d'une montée en puissance. C'est avec cet éditeur qu'il réalise également Typhaon avec Dieter en 2001.
En 2002 avec Mathieu Gallié, il imagine les aventures d'Algernon Woodcock chez Delcourt, un jeune médecin de petite taille arpentant une Ecosse peuplée de créatures surnaturelles. En effet, le dessinateur affiche depuis toujours un faible pour la littérature fantastique européenne des XIXe et XXe siècles. Un spin-off intitulé Contes des Hautes Terres sort d’ailleurs cette même année 2002. Son roman graphique, Mâle de mer, paraît en 2009 chez Casterman. Scénarisé par Laêtitia Villemin, il est l'unique ouvrage en noir et blanc réalisé par ce prince de la couleur. Sort ensuite Prague, itinéraires en 2011 également chez Casterman.
Guillaume Sorel participe à de nombreux collectifs chez Vents d’Ouest, Delcourt, Albin Michel, Soleil, Le Lombard ou Apogées. Il illustre également de nombreux romans dans des collections fantastiques chez divers éditeurs comme Pocket, Denoël, Mnémos, Folio SF, Fleuve Noir, Le Bélial, Présence du futur ou encore Lune d'encre. Soulignons les quelques sorties plus privées, Personnel Sorel (2001 Granit), Illustrations (2002 Les Temporalistes Réunis ) et Art Book (2005 Toth).
L'artiste a été maintes fois récompensé. Il a, entre autre, remporté le Grand Prix de l’Imaginaire en 2006, 2 Prix aux Imaginales en 2005 et 2008 et un Grand Prix Visions du futur en 2002.
S’il ne fréquente plus les festivals, il poursuit ses travaux d'illustration et en 2012, il réussit avec brio l'adaptation du roman de Laurent Seksik, Les derniers jours de Stefan Zweig. En 2013 et 2014, il enchaîne deux albums en solo, Hôtel particulier et Le Horla, une adaptation libre de Maupassant. Plus que jamais, les dessins dépassent les apparences du réel pour plonger dans des univers où tout - même et surtout l'indicible - semble possible. J'ai tué Abel, scénarisé par Serge Le Tendre, inaugure, en 2015, une collection dédiée aux plus grands crimes qui ont marqué l'humanité. Bluebells Wood, en 2018, démontre l'évidence : Guillaume Sorel est un auteur complet. Textes, dessin et couleurs sont la Trinité de son univers.
De fin 2015 à début 2017, il délaisse pour un temps la bande dessinée pour se consacrer à son travail d'illustrateur et de peintre. Les Chemins du Fantastique, publié en 2018 chez Champaka Brussels / Dupuis, présente une grande partie de cette fête de la créativité, la mer, la nature, le rêve, l'art, sans oublier un monde animal vivant à côté du monde humain et, bien sûr, la féminité que Sorel se plaît à faire vivre sous tous ses atours.
Guillaume Sorel est aujourd’hui installé à Châteaugiron en Ille et Vilaine.

LES LIVRES DE LA BIBLIOTHÈQUE